Complètement Tokio Hotel
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Complètement Tokio Hotel

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 [Abandonnée] Love is Dead

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lamiss56
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMar 25 Mar 2008 - 19:09

Magnifique, Grandiose, Sublime. Ca valait le coup d'attendre je vous le dit moi.

Suite

Je t'aime mon soleil !!!!
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Kim
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 23 Avr 2008 - 18:41

*

Ça a le goût du vent. Incolore, inodore. Quelque chose d’invisible qui te prend des pieds à la tête, qui te traverse de part en part. Une force contre laquelle tu ne peux te battre, une énergie cosmique pour laquelle tu n’es rien. Sans limite, sans pudeur. Quelque chose qui te soulève, qui t’emporte par delà monts et marées, alors que tu restes immobile. Un courant qui te traverse, j’ai ta main dans la mienne. Ça a le goût du vent. Un calme trompeur avant la tempête. L’air au dehors me gèle, tes doigts sont enlacés aux miens. Les rues se succèdent, ton pouls résonne au creux de ma paume. Comme un labyrinthe je ne connais plus, un dédale inextricable. Ça a le goût du vent. Quelque chose qui se déverse en toi sans crier gare, qui te met sans dessus dessous. Tes pas suivent les miens. On ne se sauvera pas mais bordel, ça a le goût du vent. Et je ne peux rien y faire.

Je ne sais pas où aller dans ce monde en pleine décadence. Qu’importe l’endroit où l’on regarde, je crois que c’est bien du pareil au même, partout pareil. La race humaine persévère dans sa bêtise et s’englue dans ses erreurs, des immeubles aux sous-sols, de Neuilly à Saint Denis, des voitures qu’on enflamme aux profs qu’on égorge, des épouses qu’on trompe à l’argent qu’on détourne. Tous bons à crever. Aucun prêt à le faire. Je ne sais pas où aller, alors je t’entraîne à ma suite déambuler dans cette ville que je crois connaître et qui parvient encore à me décevoir. A travers les faubourgs et sur toutes les places qu’on croise, des attrapes-touristes aux musées d’art. Je ne m’arrête plus et je n’ai pas de destination précise. Où trouver les déchets de l’humanité à part dans l’humanité elle-même ? Je n’admets pas de direction, puisqu’elle se trouve partout autour de nous. Puisqu’elle nous étouffe où que l’on soit.

- Mon amour, tu m’emmènes où ?
- Je ne t’emmène pas, ça fait longtemps qu’on est arrivé.
- Où ça ?
- Nulle part. Partout. Là où rien n’a d’importance à part nos propres gueules. Là où on ne nous a jamais appris à accepter le vide de toutes les âmes que l’on croise. Là où souffrir n’est plus si douloureux à t’entendre, à la vue du reste qui s’écroule plus sûrement encore que nos deux corps.
- …
- Bill ?
- Raconte-moi. Raconte-moi cette planète. Raconte-moi ces visages. Raconte-moi, j’ai oublié les autres et leurs vies sans saveur.
- Arrête-toi.

Il faudrait nous voir, inertes, laissant courir nos yeux sur les passants, les devantures des magasins, le ciel, les bus, les bouches de métro. Il faudrait nous imaginer, deux radeaux en dérive au milieu des innombrables bateaux lancés dans leur course, deux gamins qui se tiennent par la main et qui s’essayent à respirer l’air de l’autre, qui s’efforcent de se retenir. Il faudrait voir le tableau, toi et moi et le reste. Toi et moi et rien. Toi et moi et les mots qui nous écœurent mais que tu m’as demandés et que j’ose te donner au milieu de tout ça. Il faudrait nous écouter, mais qui pourrait comprendre ?

- La femme et son landau, sur la gauche.
- Oui ?
- Dans un an ou deux, elle divorcera parce qu’elle découvrira que son mari a une maîtresse. Elle se remettra à fumer, elle qui avait arrêté pour l’enfant. Elle sombrera en dépression et perdra son boulot, puis les Assedic et la pension alimentaire ne suffiront plus. Elle fumera encore plus. Son gosse lui en voudra, lui en fera voir de toutes les couleurs. Elle fumera après chaque dispute, au moins deux paquets de clopes. Elle en mourra, avant que le rejeton comprenne qu’il l’aime malgré tout. Cancer du poumon, quelque chose comme ça. Découvert trop tard. Chimio. Métastase. Il aura des regrets toute sa vie. Jusqu’à ce qu’il se marie, qu’il ait à son tour un mioche. Et qu’il trompe sa femme. Et ainsi de suite. Ad vitam aeternam.
- …
- Le mec, accoudé à sa fenêtre. Devant nous, au septième étage.
- Je le vois.
- Ecole d’art. Grand incompris, tu vois. Petit bourge bien élevé qui n’a pas suivi la voie de ses parents. Chaque jour, il vient là, à cette fenêtre. Chaque jour, il se penche. Ça a l’air si facile. Ce n’est pas qu’il ait mal, c’est plutôt que la vie le gave. Qu’il en a marre. Alors, chaque jour, il se dit que finalement ce n’est pas l’affaire de grand-chose. Il croit avoir tout vu alors que tout ce qu’il connaît ce sont les murs de l’appartement qu’on lui paye. Un jour, il tombera, sans aucun doute. On se demandera pourquoi et on ne trouvera pas de réponse. Parce qu’il n’y en a pas. C’est juste comme ça. Pourtant, on n’a jamais qu’une de vie, c’est bien pour ça qu’on s’y raccroche. Lui, non. La page se tournera.
- …
- Les amoureux, là-bas, qui traversent au feu.
- La fille avec le pull à rayures multicolores ?
- Celle-là même. Elle a le sourire facile, pas vrai ? C’est parce qu’elle est heureuse. Elle l’aime. Lui aussi, il lui a dit d’ailleurs. Ça a l’air parfait mais ça ne l’est pas, ça ne le sera jamais. Dans trois mois, leur couple battra de l’aile et ils décideront d’aller voir ailleurs, d’un commun accord dans le meilleur des cas. Sinon, l’un ou l’autre pleurera. Ça sera bien fait pour sa gueule, parce qu’il y aura trop cru, comme l’imbécile qu’il est resté.
- Mon amour, j’y crois, moi aussi.
- Evidemment, et tu es un idiot.
- Mais nous c’est différent.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne t’aime pas.
- …
- Je te vis.
- Bill…
- Et tu es bien la seule chose qui vaille vraiment la peine.
- La peine de quoi ?
- De me souvenir de ce que ça fait d’être vivant. Simplement.
- …
- …

Je ne sais pas si c’est normal mais je ne sens plus mes jambes et je n’entends plus rien. Ce sont juste tes émotions qui se déversent en moi et qui m’assaillent, une fois de plus. J’ignore comment les contenir. Tu sais, Bill, je n’arrive pas encore à te répondre mais peut-être qu’un jour je le saurai, le jour où je mourrai. Et ce sera dans tes bras, pour que cette fois, tu puisses me consoler. Me sauver. Au dernier instant.

Et crois-moi ou non mais ça a le goût du vent.

*



Désolé pour l'ENORME retard ....

PS : fiction reste en pause puisque je ne sais pas quand je pourrais remettre la suite .
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lamiss56
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 23 Avr 2008 - 19:44

Citation :
- Je te vis.
- Bill…
- Et tu es bien la seule chose qui vaille vraiment la peine.
- La peine de quoi ?
- De me souvenir de ce que ça fait d’être vivant. Simplement.

Magnifique !!!
Merci beaucoup pour cette superbe suite puce, hâte d'avoir la prochaine !!
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Kim
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 2 Mai 2008 - 15:50


*

On invente des histoires aux visages ternes qui passent sous nos yeux et trépassent sous nos mots. On imagine des disputes, des assassinats, des tromperies. Des affaires avec la justice, des séjours en prison, le chômage et la dépression. La haine du temps qui s’enfuit, les injections de collagène et les liftings, le culte de l’apparence. Des habitudes à couper au couteau, des espoirs finis au casino. Métro-boulot-dodo. La routine, la normalité. La banalité. On déverse tout ce qui nous rebute dans le récit qu’on fait de leur vide, que personne ne saurait combler. Pas même nous.


Ils me font tous pitié. Au milieu de mon indifférence. Et pourtant, moi aussi parfois je souhaiterais pouvoir fermer les yeux comme ils le font. Ça ferait sûrement moins mal de ne rien voir, de ne rien ressentir. De surtout ne pas comprendre que ce n’est pas ça, la vie. Qu’on ne pourra jamais être heureux. Pleinement heureux. Que ça n’existe pas. Qu’on n’existe pas. Qu’on est juste en sursis. Seulement j’ai les paupières clouées à l’arcade, et ça fait longtemps que je ne sais plus détourner le regard. Le tableau noir que je peins ne saurait pas accueillir d’éclaircie.


Quand il commence à faire nuit, c’est toi qui te réveilles. La panique dilate tes pupilles, insidieuse. Je la ressens d’ici. Le corps d’à côté.
- Mon amour, quelle heure est-il ?
- Vingt heures.
- Quoi ?
- Vingt heures.
- Bordel. On est où ?
- Je ne sais pas.
- Ce n’est pas drôle.
- Je ne rigole pas.
- Bordel de bordel.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- Suis-moi.
Et ton ton est sans appel.


Tu m’entraînes jusqu’au métro le plus proche et après avoir jeté un coup d’œil au plan du quartier je t’entends soupirer avec soulagement. Tu dis que ce n’est pas loin et j’ignore de quoi tu parles. Peut-être que tu ne l’entends pas mais mon cœur s’embrouille. Tu avais dit que je saurais bientôt, je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Le métro arrive et on s’engouffre à l’intérieur, happés dans sa vitesse. Prêts à se noyer dans la foule. Inconnus. Sans attache, sans personne. Juste à deux. Tu ne me parles plus, accroché à la barre centrale de la rame. Et moi, je suis incapable d’aligner deux mots. J’ai peur, tu sais. Peur, mal, et froid. Comme toujours et encore plus. Je me rapproche de toi, et pourtant tu t’éloignes. Ça n’a pas de sens, Bill. Et moi, je tourne en rond depuis des lustres.


Il ne nous faut pas plus de dix minutes pour atteindre la station de ton souhait. Tu ne me préviens pas quand tu sors et comme tu as lâché ma main il faut que je me faufile à ta suite, prise par surprise. Ton long manteau noir te donne l’air d’un suzerain dans les couloirs miteux du réseau parisien, tu avances comme si tout tétait dû. Sans jamais te retourner pour voir si je suis bien dans ton ombre. Je n’ai plus d’importance, je le sens bien. C’est autre chose qui guide tes pas, quelque chose contre lequel je ne fais pas le poids. Quelque chose au goût d’un ouragan.


C’est là que je la vois, cette bâtisse. A vue de nez, elle ressemble à d’autres. Seulement sur la porte en gros il y a écrit Centre hospitalier Sainte-Anne, et cette appellation me saute à la gueule. Fébrilement, je prie pour que tu n’y rentres pas. Fatalement, tu le fais. Mes prières ont toujours su rester vaines, de la même façon que Dieu n’a jamais su me débarrasser de ma haine.


Et il y a ta voix qui m’étrange encore une fois, même si c’est à la blondasse en blouse blanche que tu injectes ton venin.
- Je viens voir Tom Kaulitz. Service psychiatrique.
- Ah, oui. Excusez-moi, je suis nouvelle. On m’a beaucoup parlé de vous. C’est génial de s’accrocher comme vous le faites.
- … Je pense que nous n’avons pas la même définition du mot génial.
- …
- Toujours la 364 ?
- Oui.
- Et cette jeune fille…
- Vient avec moi.
- … Allez-y.
Et ce n’est pas de gaité de cœur qu’elle nous laisse passer.


Tu connais le chemin par cœur, ça se sent à la cadence du bruit sourd que tes éternelles santiags abandonnent au sol finement carrelé. Tu marches fièrement, alors que j’angoisse dans ton dos. Les pas martèlent ma tête. L’odeur me soulève l’estomac. La couleur révulse mes iris. Les sons me rendent folle. Gémissements, cris, complaintes. C’est le quartier des fous. Il y a quoi, entre eux et nous, un mur, une cloison, une pensée, un virage ? Sur chaque porte, sous chaque nom, il y a des syndromes. VERNET Alexandre (schizophrénie). C’est le quartier des fous. Des bêtes. Sauvages. De foire. Sans âge, sans vouloir. Des corps, comme le mien. BORIS Sophia (paranoïa). Des esprits malsains. Comme le mien. Il y a quoi, entre eux et nous, dis-moi ? PERRONET Alice (syndrome maniaco-dépressif). C’est le quartier des fous et j’ai bien trop peur d’y avoir ma place. Ma maladie s’appelle Mère. Mes symptômes sont la désillusion et le dégoût. C’est le quartier des fous. Cachons-nous.

Ce n’est qu’arrivée devant la porte KAULITZ Tom (…) que je me rends compte qu’il a le même nom de famille que toi. Ça paraît évident, à l’écrit. Comme sur ta boite aux lettres. KAULITZ. Tom. (…) Ton cousin, ton frère ?
- Mon jumeau.
Et tu pousses la porte.
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 2 Mai 2008 - 17:39

Suite suite suite puce !!! C'est criminel de s'arrêter là !!!!!
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Kim
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 2 Mai 2008 - 18:21

mdr
je sais mais j ai pas la suite .
^^

je 'ecrirais, heu , plus tard Smile
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 2 Mai 2008 - 18:22

Y a intérêt ma chère !!! LOL !!!
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 23 Mai 2008 - 21:30

[Attention, changement de point de vue.
Ne vous en faites pas, je ne referai pas toute l'histoire en détail.]

*

Je me trimballais comme on supporte un poids mort les longs des rues de Paris, capitale d’une souffrance qui me rongeait depuis un an. Tu sais, il y a des absences dont on ne peut se remettre, des joies passées qu’on ne peut oublier et qui s’accrochent comme des tiques aux journées qui s’enfuient. Le Soleil se levait, se couchait, la vie passait et je continuais à mettre un fichu pied devant l’autre, sans pour autant savoir où j’allais. J’avais appris à connaître cette ville, ou du moins ses recoins morbides et ses places frénétiques. Assez pour faire d’elle le palais de mes soupirs et le cachot de mes souvenirs. Trop peu pour faire d’elle mon foyer.

Mon errance entre deux ponts, entre deux souffles, me tenait éveillé, et c’était bien tout ce que je demandais à la Seine, à ses quais, aux immeubles et au métro, à tout ce monde en mouvement comme un manège dans lequel j’allais à contresens. Dans la nuit éternelle que tu m’as infligée.

Je regardais les autres, sans vraiment les voir. Ça faisait déjà bien longtemps que j’étais persuadé d’avoir tout compris. Tu sais, c’est vrai qu’à chaque inspiration je me sentais défaillir, lâché dans une nature sans foi ni loi, impitoyable. Une nature faite de vices et de corruption, de pots de vin et de sourires hypocrites. Je pensais bien mourir avec chaque aurore, et pourtant j’étais toujours là, au final, toujours là chaque nouveau jour. Dans une habituelle folie douce qui empoisonnait mon cœur. Je regardais les autres, sans vraiment les voir. A leur place, tout ce qui m’apparaissait n’était fait que de leur bêtise et de leur nullité. C’était ça qui me faisait tenir debout, la seule certitude que j’avais : le monde était pourri jusqu’à la moelle, les idéaux étouffaient sous l’avidité de cœurs désaxés, l’avenir s’assombrissait de minute en minute. Et moi, j’étais vivant. Peut-être pas entièrement, peut-être pas assez pour qu’on puisse vraiment m’envier, certainement pas d’ailleurs. Mais si moi j’allais mal, le reste du monde était encore bien pire. Il allait mal sans le savoir. Dans l’ignorance de leurs cerveaux stupides.

Quelques temps auparavant, je n’avais pas du tout le même point de vue. J’avais passé des mois à m’enliser dans ma propre douleur, cloîtré entre mes murs, persuadé qu’au dehors, tout allait pour le mieux. Que les gens étaient vraiment heureux. Que les arcs-en-ciel étaient vraiment pourvus de trésors à leurs pieds. Jusqu’au jour où, pris d’une envie démente, j’ai ouvert ma fenêtre et ai osé fixer le monde tel qu’il était vraiment. J’ai vomi ce jour-là, pas comme on le fait d’habitude, non, je n’ai pas eu cette négligence. Ce sont mes espoirs que j’ai dégueulés par-dessus la rambarde, inondant ainsi la rue de mes rêves anéantis. Car si personne n’allait mieux que moi, qui pourrait m’aider à relever la tête ? Condamné, voilà ce que j’étais. Condamné. Comme les autres.

Tu sais, pour moi la vie est simple. On est 6 milliards sur cette planète. Dix millions, dans cette mégalopole, si ça peut te paraître plus compréhensible. Dix millions d’êtres qui se lèvent, qui s’activent, puis se couchent. Dix millions d’esprits, dix millions d’habitudes, dix millions de parcours. [Tu.] Dix millions de visages, de vies. Et on se ressemble tous. Quels que soient nos choix, nos erreurs, nos réussites, on aboutira tous sur la même chose. [Me.] Dix millions et on a tous la même histoire. La même solitude. L’absolue solitude. Dix millions, tu vois. [Manques.] Dix millions, et peu importe où je porte mon regard, tout est vide. Vide de toi, de nous, vide de tout ce qui me retient. […]

J’étais certain que ça durerait jusqu’à la fin, qu’elle fût proche ou lointaine, dans la probabilité insaisissable d’un avenir quelconque. J’en étais intimement convaincu, oui, et c’est lors d’une de ces promenades désabusées que je l’aie vue. C’était la première personne que je rencontrais qui semblait avoir des cernes aussi creusées que les miennes, les cernes que peuvent entraîner des nuits que le sommeil refuse de rencontrer. Les marques d’un tourment trop lourd à supporter. Elle avait l’air brisée, piétinée. Tout comme moi. Et lucide. Tout comme moi.

Je me suis dit qu’avec elle, peut-être qu’il y aurait encore quelque chose à sauver. Que tout n’était pas perdu, pas complètement. Que peut-être sourire ne serait plus si difficile. C’est pour ça que je me suis rapproché d’elle, observant avec amusement que son regard ne quittait pas mes pieds, et que je me suis assis à côté d’elle. Je l’ai mise au pied du mur en lui adressant la parole et elle m’a répondu, de mauvaise grâce.

- Il est comment le monde, d’ici ?
- Comme partout ailleurs.
- …
- …
- C’est-à-dire ?
- A vomir.

Et c’est sûrement à cet instant-là que je suis tombée amoureux d’elle. Parce que ça ne pouvait être qu’elle, comme une évidence. Qu’elle. Alors, Tom, tu vois, c’est comme ça que j’ai commencé à penser à demain autrement qu’à travers nos rendez-vous quotidiens.

*
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeVen 23 Mai 2008 - 22:56

J'adore alors la suite missssssssssssssssssssss !!!!!!!!!!!
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 22:20

*

Elle m'a dit qu'elle n'avait pas de nom, mais ça n'avait pas d'importance. L'appeler était superflu et lui donner un de ces prénoms fades n'aurait eu aucun sens à mes yeux exténués. Je crois que si, à un moment donné, cela a été une douleur pour elle, à présent cela ne l'est plus. Je la nomme mon amour, tu sais, Tom. Il fut une époque où tu m'aurais dit que j'étais trop fleur bleue et ces railleries me manquent, nos disputes me manquent, la façon que tu avais de croiser les bras autour de ta poitrine quand je t'excédais, et le sourire qui finissait par te trahir à la commissure de tes lèvres, tout ça me manque. Ce n'est pas comme si sa présence pouvait effacer la torture de ta chaise vide à tous les repas, ce n'est pas comme si j'apprenais vraiment à vivre sans toi. Et pourtant, Tom, dans cette marée humaine en putréfaction, je me demande si quelques pousses d'âmes instimables ne trimeraient pas pour atteindre la surface et toucher la terre ferme.

Elle est horrible, c'est aussi ça qu'il faut bien que tu comprennes, elle est ignoble, immonde, répugnante, mais tout est différent. Sa souffrance lui colle à la peau, sa haine innonde ses yeux quand elle n'arrive pas à pleurer, elle cache ses faiblesses derrière un mutisme à toute épreuve. Ou du moins, elle le faisait, jusqu'à ce que j'en brise les fondations. Je la détruis, Tom. Je la détruis mais ce n'est pas mesquin, je lui rends simplement la monnaie de sa pièce. C'est de cette façon-là que tous ces espoirs que je croyais avoir vomis me remontent dans la gorge et s'écoulent peu à peu en moi. On se détruit, Tom. Et j'ose me dire, effrontément, que ce sera sûrement pour un jour mieux se reconstruire. Allez, traite-moi de naïf, ça fait tellement longtemps que tu as abandonné lâchement ton rôle de grand frère...
Tu ne le feras pas, bien sûr.

Le croirais-tu ? Ce jour-là, assis au bord de la ville comme au bord d'un gouffre, ma jambe frôlant la sienne à travers la toile de nos pantalons, j'ai osé lui souffler que de mon point de vue, le monde n'était pas tellement à gerber que ça. Moi qui ne sais pas l'aimer, je l'ai défendu contre ses accusations. Parce que, Tom, à cet instant-là, j'avais la sensation qu'envoyer chier la planète entière serait une erreur, un mensonge. J'avais cette fille à côté de moi, à quelques centimètres à peine, cette fille dont la voix rapeuse m'avait pris de frissons. Toi qui les aimais tant, tes gonzesses, pourrais-tu me comprendre ? C'était comme l'avenir offert sur un plateau d'argent, quoique rien n'a jamais été aussi simple que ça.

Je l'ai revue, après ça. Chaque nouvelle journée qui passait, à la place de la Concorde, là où je lui avais balancé ma vision personnelle de ces vides ambulants qu'on appelle humains. On se perdait dans la ville, à trainer les mains dans les poches, dissimulées pour restreindre nos envies de contact. Je suis amoureux, Tom. Diablement amoureux de cette fille aux cheveux cendres et au coeur pourri. Alors, il est venu le temps où nos rencontres ne me suffisaient plus. Je l'ai emmenée dans mon appartement, je lui ai dit que je reviendrais vite, je l'y ai enfermée et je suis parti te voir, comme d'habitude. A mon retour, elle dormait comme une masse dans le canapé, le front ridé de pensées noires. Elle n'a rien répondu au bonjour que je lui ai lancé le lendemain mais tu sais, cette fois-là, écouter ce silence était une vraie victoire. Elle était à moi. Elle est à moi.

*
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 22:22

Je ne voulais pas voir que ses regards s'attardaient plus qu'il ne l'aurait fallu sur ton visage glacé sur tous ces papiers souriants. Ou bien était-ce le contraire. Mon appartement est rempli de toi, Tom. Il suffit d'y rentrer pour voir que je t'aime, mes pièces sont à ta gloire et ton parfum flotte dans l'air. Je te jure, à peine un pas dans l'entrée et déjà sur le portemanteau il y a une de tes casquettes qui siège là comme sur un trône. Mes murs sont plein de photos et tu es presque toujours dessus, les placards de la cuisine sont remplis selon tes goûts, tes livres fétiches sont sur ma table basse, mes draps sont les tiens, tes stylos sont planqués dans mes trousses. Tu es partout, Tom. Partout, et c'est bien tout ça qui me fait me rendre compte chaque jour qui passe que tu n'es pas là. Au bout du compte, Tom, c'est simplement ce que me hurle chacun de ces objets, chacun de ces souvenirs. Tu n'es pas là.

Je ne voulais pas voir qu'elle s'intéressait à toi, parce que je n'étais pas sûr d'avoir la force de lui répondre. De t'expliquer à elle. De te raconter. J'évitais ses regards chargés d'incompréhension et de fascination quand elle pensait à toi, dont elle ne connaissait même pas le nom. Mais Georg et Gustav sont arrivés et je n'ai rien pu faire, tu sais. Ça faisait des mois, pour ma part j'aurais même dit des années mais nous ne sommes pas devenus si vieux, que je ne les avais pas vus. Qu'ils préféraient m'ignorer. Je ne les blâme pas, crois-moi, mais quand on décide de se débarasser de quelqu'un, autant ne pas revenir en arrière, tu ne penses pas ? J'ai vu toutes ces années de pur bonheur défiler devant mes yeux, les premières fois à jouer tous ensemble, le début d'une aventure à vivre à deux cents pour cent. J'ai vu ces temps se dégrader une nouvelle fois, jusqu'à la décadence finale. Et je n'ai toujours pas compris pourquoi on devait absolument se casser la gueule.

J'avais mal quand ils sont partis. J'aimerais que tu puisses comprendre mais tu ne le peux plus, à présent. Mes mots ne t'atteignent plus, nos esprits ne sont plus sur la même longueur d'onde. Pourtant, j'aimerais que tu saches à quel point c'est une souffrance sans vergogne, à quel point effleurer ton nom dans mes pensées me déchire de part en part dans cet appartement qui crie comme je ne sais plus le faire que tu lui manques. J'aimerais que tes yeux s'emplissent de larmes, comme quand tu ressentais encore quelque chose, j'aimerais que tu me demandes pardon et que tu me prennes dans tes bras. Je n'en ai rien à battre de n'être qu'un gosse serré tout contre toi. J'aimerais tellement que tu effaces ces mois sans toi avec ton sourire en coin. Mon Dieu, Tom, si tu savais, si tu savais à quel point j'aimerais que tu reviennes de cet endroit où je ne peux pas te rejoindre.

Tu sais, le simple fait qu'elle me demande de qui nous parlions m'a tué, et pendant un instant j'ai bien cru que je ne me relèverais jamais plus du fauteuil dans lequel je m'étais installé. C'était comme si de là où tu t'es égaré tu m'avais coupé le souffle, comme si ma respiration cahotique tendait à s'épuiser alors que tes yeux rieurs prenaient place devant les miens. J'ai presque l'impression de pouvoir te voir encore comme tu étais, avec un peu d'imagination. Pourtant, ce n'est qu'un leurre et au final, c'était juste que mon coeur avait soudain du mal à battre sous sa question. Qui es-tu, Tom ? Le sais-je seulement ? J'ai bien peur d'avouer que celui que tu es devenu m'es totalement inconnu. Toi, ma moité, mon frère, mon sang.
Ma chair.

Le pire, Tom, le pire c'est que je te ressens encore dans le moindre de mes pores, le pire c'est fermer les yeux et entendre ton coeur battre à l'unisson avec le mien de l'autre côté de Paris, le pire c'est de savoir quand tu as peur du noir et que les infirmières viennent voir si tu existes encore dans le néant qui te bouffe, le pire c'est savoir que quand le jour se lève pour moi, il en fait de même pour toi. Le pire, Tom, le pire c'est de savoir que tu es encore moi comme je suis encore toi mais que plus jamais on ne sera pareil, que plus jamais on ne se touchera par la pensée comme on le faisait avant. Le pire c'est que tu es vivant et que c'est toujours en moi que tu vis, oui, le pire c'est ça, c'est te sentir, c'est être toi, c'est avoir besoin de toi, c'est tout ça et ne pas te comprendre. Ne pas t'atteindre. Parler dans le vide. Essayer dans le vide. Dépérir dans le vide. Espérer dans le vide.

J'avais si mal que je lui ai demandé de me rappeler que le monde va encore moins bien que moi. Si tu étais comme avant, tu me dirais que je me mens à moi-même et tu sais, même ça, je le regrette. Je préfèrerais tes giffles et tes reproches à tes yeux instables et tes mains serrées. Elle l'a fait, voilà, elle m'a montré à quel point tout mourrait autour de nous, et l'éphémère de ces vies auquel ils se raccrochent avec une énergie insensée. Elle m'a soigné un peu, comme elle le pouvait et le temps a filé sans que je ne m'en aperçoive. C'est pour ça que j'ai raté l'heure, Tom, et que sa présence est devenue optionnelle. J'en serais peut-être désolé si nos rendez-vous quotidiens n'avaient pas tant d'importance à mes yeux.

C'est devant ta porte que la douleur est revenue, plus forte que jamais. Quand j'ai senti sa question poindre sur le bout de ses lèvres et que j'ai dû lui répondre pour ne pas avoir à l'entendre.
- Mon jumeau.
Et j'ai poussé la porte pour ne pas avoir à affronter cette révélation.

*
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 22:23

Voila ce que je fais quand je me fais chier ^^


[Re POV Sans Nom]

*

C'est un corps, dans la prénombre. Etendu, inerte. Une enveloppe, une coquille. L'esprit est ailleurs. Tout ça n'a pas de sens, au milieu de notre douleur. Ce devait être un homme, un toi en différent, quelque chose qui te ressemblerait, de près, de loin. Au moins, un homme. Pourtant ce n'est qu'un corps qui m'assome. Les lumières sont éteintes, le soleil filtre à travers les volets. Je ne vois pas son visage, je n'en ai pas besoin. Un corps, rien qu'un corps, et c'est bien parce que ce n'est pas assez que ça en devient trop. Dans l'absurdité de notre parcours, cet être a oublié d'être humain. Et moi j'ai le souffle court, à quoi ça servirait que je lui tende la main ?

C'est en plissant les yeux que je m'apperçois qu'il respire. Juste ça : il respire. Mais crois-moi, Bill, c'est bien pire. Je voudrais dire quelque chose, rompre le silence qui siffle dans mes oreilles, m'enfuir peut-être. Je voudrais, mais le corps échoué sur le lit blanc m'en empêche. Il ne fait que respirer, Tom. Il ne fait que respirer mais ce n'est plus ici qu'il vit. Et cette souffrance qui me torture n'est pas la mienne, Bill. Depuis quand es-tu si profondément ancré en moi ?

Tu t'avances vers le corps, je reste plantée dans l'embrasure de la porte qui doucement se referme en emportant la lumière avec elle. C'est l'oscurité qui nous rongera le coeur, voilà ce que je me dis quand elle se clot sur mon dos et que tu atteints le lit. L'obscurité, la haine, le désespoir. C'est une certitude, Bill. Puisque ce corps est tombé en décrépitude. Tu ne le vois pas, toi, mais ses ongles sont pourris et les mycoses l'envahissent, il se décompose de l'intérieur, ça se ressent viscéralement. Tu ne le vois pas, je le sais, tu ne le vois pas parce que tu penses le sentir, c'est évident. Seulement regarde, Bill, regarde. Il n'est pas là et ce corps est mort depuis longtemps.

Alors, oui, si jamais j'avais pu croire que tu finirais par me changer, nous changer, je sais à présent que c'était une erreur. Parce que le corps qui me fait face et dont tu vas chercher la main avec émotion ne revivra jamais. Il s'éteindra plutôt. Le plus horrible c'est que tu continues obstinément à vouloir l'ignorer, il suffirait que tu ouvres les yeux et alors tu verrais que cette pièce est vide. L'amour est à chier, Bill, je te l'ai déjà dit. Et c'est lui qui nous aveugle. Qui nous crèvera.

J'ai la gorge nouée et mes paupières sont lourdes, je voudrais pleurer mais je n'en ai pas le droit, n'est-ce pas ? Cette peine n'est pas à moi, elle n'est que tienne. C'est ton jardin secret, cette chambre, ces rendez-vous quotidiens que tu t'imposes. Un jardin de mauvaises herbes qui se bouffent les unes les autres, un sanctuaire abandonné au temps qui s'en va avec tes souvenirs. Tu voudrais les retenir, Bill ? Tu ne le pourras pas.

- Tom...
- Tom...
- Tom...
Il ne te répondra pas. Il ne te répondra pas. Il ne te répondra pas. Il est parti, ça fait bien une éternité. Tu ne lui manques pas, je crois. Tes tentatives sont vaines, bordel, et à chaque fois que tu prononces son nom, c'est moi qui ai envie d'hurler. Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ? Que quelqu'un me réponde, que quelqu'un m'explique pourquoi tout doit toujours aller mal.

Ne dis rien, Bill. Ne dis rien, je t'en prie. Les sanglots m'étouffent et je tombe à terre, je sais que c'est une ineptie et que tu me hais de faire ça mais je ne peux pas m'en empêcher, il faut que ça sorte, il faut que ce mal sorte, il faut que mon âme se soulage sinon au lieu de le réveiller tu vas simplement me tuer. Pardonne-moi cette hérésie, pardonne-moi cette absurdité. Laisse-moi verser les larmes qu'on a oubliées en cours de route.

C'est toute une vie qui s'en va avec ce qui me coule des yeux. Le sais-tu ? Puisque le centre de ton monde, c'est Tom, je l'ai compris. Et que le centre du mien, c'est toi. Alors, Bill, y a-t-il quelqu'un qui nous sauvera ? Tu vois bien que non. Pourtant, tu sais, cette fois, avoir raison ne me contente pas. Loin de là.

*
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 22:26

Ce n'est pas particulièrement long, mais je me suis déchirée.


*

A tout jamais, comme ce corps qui ne nous répondra pas. La vie s'est enfuie, moi qui lui crachais à la gueule depuis que je suis assez grande pour comprendre qu'elle s'amuse de nos souffrances, qu'elle se marre chaque fois qu'on se croit écrasé sous le poid des regrets qu'elle nous inflige, qu'elle jubile à chaque fois qu'on se laisse prendre par nos vertiges. La vie s'est enfuie, à tout jamais, comme les dreads qui n'en finissent plus et qui innondent le lit aux draps de cette couleur trop pure. A tout jamais, comme la peur qui me prend, le peur injustifiée, mystifiée, à trop te regarder lui sourire, réécrire la carte d'un chemin qu'il aurait dû prendre. Il s'est perdu, tu sais, il s'est perdu depuis longtemps. Ce n'est pas quelque chose de réparable. La peur de réitérer les mêmes erreurs. La peur, la terreur, et nos espoirs toujours ailleurs. A tout jamais, comme ce visage qui ne sait plus s'éclairer, comme trois lettres et le nom qu'elles forment. Maudit nom, que je retrouve sur tes lèvres à chaque seconde, que tu murmures avec adoration. A l'abandon.

A tout jamais, comme les si qui nous referaient le monde, si seulement on leur en donnait le pouvoir. Mais nos hypothèses restent infécondes, et se perdent dans le miroir. De l'autre côté de nos déboires. A tout jamais, comme toutes ces phrases stupides qui parfois s'évertuent à traverser mon esprit. J'aurais voulu ne jamais te rencontrer. J'aurais préféré continué ma vie de merde de solitaire, observatrice sans répit d'un calvaire partagé par des milliards d'âmes en peine. Mais personne n'a jamais dit que c'était facile, d'être vivant. Personne n'a jamais dit que ce serait un plaisir de chaque instant. A tout jamais, comme ces remords que je n'ai pas vraiment, comme ces pensées qui viennent pour me donner bonne conscience. Et ne jamais avouer que tu règnes sur mon existence. A tout jamais, comme quand j'ose dire que j'aurais préféré ne plus revenir sur la place de la Concorde et m'enfoncer dans ces journées monocordes. Personne ne désire rester seul. Et quand bien même, il suffit de contempler cette chambre en deuil. A tout jamais, comme mes pleurs qui s'en vont pour toi, parce que c'est évident, Bill. Mon motif récurrent. A tout jamais, comme les mots d'amour que je déverse au milieu de toutes mes larmes. Et les murmures deviennent vacarme.

Misérable, je suis misérable, mes genoux se touchent sur le sol et tremblent comme si j'allais m'effondrer et pourtant je suis déjà à terre, non, je suis déjà plus bas que terre. A tout jamais, comme te regarder d'en bas et observer tes yeux égarés, tes pupilles dillatées dans l'obscurité. Tu as l'air tellement immense, mon oxygène, dans cette décadence qui nous malmène. A tout jamais, comme quand tes larmes rejoignent les miennes et leur font l'amour dans l'absolu de ma vie toute entière qui n'existe plus que par toi. A tout jamais, comme ces mots que je ne voulais pas prononcer et qui me tourmentent, comme ce coeur explosé qui bat au fond de ma poitrine. Puisque les larmes nous tiraillent, puisque la douleur nous fait ouvrir les yeux. Je t'aime. Je t'aime, comme à tout jamais, comme on souffre un pour toujours.

C’est un éclair qui me traverse à l’instant précis où je croise ton regard. Ce sont tes bras qui me blessent à l'instant précis où ils m'enlacent comme autant de poignards. A tout jamais, Billl. Je ne saurais jamais te dire à quel point tu me tues, combien ces maux me sont chers. Puisque tout ça vient de toi, et que quoi que j'en dise, quoi que j'en fasse, avec toi tout s'efface, même cette mère emplie de convoitise. [Je.] A tout jamais, comme tes mots qui s'inscrivent en moi pour ne plus jamais quitter mes entrailles. A tout jamais, comme ton corps contre le mien dans cette chambre d'hôpital, mes pleurs contre les tiens, mes joues contre les tiennes, mes lèvres contre les tiennes, comme le bruit calme de sa respiration musicienne. [Te.] A tout jamais, comme quand tu chantes à mon oreille des mélodies inconnues et que d'une façon ou d'une autre une guitare vient s'y ajouter. A tout jamais, comme cette folie qui nous tient éveillés, comme une sensation oubliée. [Vis.] A tout jamais, et s'il n'est plus là, Tom, c'est en toi qu'il vit encore. A tout jamais, comme j'entends vos deux coeurs battre et le tien se coller au mien.

A tout jamais, comme un océan de silence qui s’abat sur nos bouches et les scelle. A tout jamais, comme ces espoirs auxquels on ne croit même plus et qui pourtant nous attachent à cette terre. A tout jamais, comme ces fers qui nous lient à toutes ces peines qu’on aimerait ne plus vouloir. A tout jamais, comme le ciel qui devient inéluctablement noir, et ces pluies acides. La vie n’est pas un conte de fée et ça fait trop longtemps qu’elle nous baise. A tout jamais, à tout jamais, comme les sourires qui disparaissent sur les visages des gosses qu’on désillusionne. A tout jamais, comme les rêves qu’on a appris à tuer dès qu’on a compris que rien n’était juste. A tout jamais, comme ces portes de sorties qu’on ne trouve pas. A tout jamais, comme nos âmes qui s’abandonnent. Mais puisque les jamais nous arrachent la gorge, laisse-moi te dire à toujours, pour une fois. Et qu’on y croie, enfin.


Alors à toujours, mon amour.
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MessageSujet: Re: [Abandonnée] Love is Dead   [Abandonnée]  Love is Dead - Page 5 Icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 22:28

Il y avait ces notes, qui revenaient sans cesse. Et ses caresses, mon antidote. Ça aurait pu durer des années, des siècles, ça n'en aurait pas été plus fort. C'était peut-être un mi, peut-être un si, je ne sais pas, tout ce que j'ai senti c'est qu'elles étaient bémol. Des notes, pour une mélodie qui nous viole. Tu m'as enlacée sur ce sol, alors que le refrain qu'elles formaient me tournait dans la tête comme une migraine, une amertume de plus en plus lointaine. C'était le plus beau des voyages, tu sais, partir comme ça avec ton odeur autour de moi, ton cou contre ma joue et tes veines palpitant sous ma bouche, oui, j'aurais pu visiter des univers insoupçonnés ainsi, avec cet air pour seul repère. Pourtant, ce n'était pas une sensation de bien être. Il y avait ces notes, comme une litanie désespérée, et des mots qui sortaient de ta bouche que je ne comprenais pas, venus d'une autre dimension.

Tes cheveux sombres tombaient sur mes yeux comme pour me cacher le monde, pour qu'on puisse oublier l'endroit où l'on se trouvait. Mais il y avait ses expirations, pour nous le rappeler à chaque soupir. Tu m'as pris les tempes dans tes mains, tu m'as dit qu'on ne reviendrait plus jamais en arrière et moi j'ai oublié qu'il pouvait y avoir un lendemain, j'ai fait tomber toutes mes barrières. J'ai fait couler mes doigts le long de ton torse, sur tes hanches tellement fines, je les ai glissés sous tes vêtements pour sentir tes frissons à même la peau, le froid superficiel de ton corps, j'ai collé ton bassin au mien et en t'embrassant j'ai ouvert les yeux et j'ai regardé les tiens qui papillonnaient, incertains. Ils ont volé vers son corps un instant, pendant qu'il restait allongé là, sans bouger, sans se détourner, juste à respirer, toujours à respirer. Alors tu m'as serrée à en crever et je le savais, que tu m'aimais. Pourtant, j'en tremblais, tu l'as senti, j'en tremblais de peur et de douleur, parce que tu sais mon amour, tu sais que ça fait mal de vivre, de poser les yeux sur quelqu'un qu'on aime et d'avoir peur de le voir s'échapper, ça fait mal d'y croire autant que d'espérer. Ça fait mal de se réveiller, ça fait mal de voir la lumière et de devoir se battre pour l'atteindre, ça fait mal de tomber et mes genoux sont écorchés, mes cicatrices ne se sont jamais refermées. Ça fait mal de lâcher prise, ça fait mal de se sentir sous ton emprise, ça fait mal de connaître ton visage par coeur et de réussir à y trouver toujours de nouveaux pays. Tu sais que ça fait mal d'entendre ta voix chanter et Tom l'accompagner, ça fait mal de se souvenir, ça fait mal l'avenir, ça fait mal, mon amour. Ça fait mal de t'aimer.

- Bill, tu sais...
- ...
- Je m'appelle Caho.

Et c'est là que j'ai compris, Bill, c'est là que j'ai compris ce que tu chantais, tous ces mots d'amour qui ne m'étaient pas destinés et pourtant c'était moi que tu caressais, c'était de moi dont tu t'inspirais à chaque seconde, j'ai entendu cette supplique lancée mais ça n'avait plus aucun sens. Et si c'était vrai qu'il était tout ce que tu étais et tout ce qui coulait dans tes veines, ce n'était pas pour autant que tu étais seul dans la nuit, dans la nuit sans lui, tu étais avec moi, tu étais avec moi Bill et il pouvait s'en aller, parce que la vie continuerait pour vous quand vous ne vous verriez plus, à travers la mousson tout irait bien mais il faudrait travers mille mers, non, tu vois, rien n'avait de sens mais je comprenais, Bill. Je comprenais et tu m'enlevais mes vêtements, tout doucement, tu me découvrais nue et il y avait toujours ces notes qui revenaient danser dans mes oreilles. Jusqu'à m'en faire crever d'imaginer vos pensées, jusqu'à crever d'oser songer à ce qui allait se passer.

Et pendant que tu chantais moi je t'ai tout raconté, j'ai glissé mon histoire sur ton ventre, autour de tes épaules, le long de tes jambes, j'ai marqué ton corps de ma naissance, de mon enfance, de la première fois où Elle m'a écarté les jambes et où j'étais trop jeune pour réaliser l'ampleur de son geste, sans aucune pitié, je ne voulais pas en avoir, je voulais que tu saches tout, que tu le fasses en étant conscient, parce qu'il n'y aurait pas de retour pour nous, et heureusement. Alors, ce sont mes rêves de princesse qui sont venus s'échouer dans ton nombril et sur la courbe de tes poignets, quand elle m'a frappé si fort que le goût du sang a empli ma bouche et ne l'a plus jamais quitté. Je t'ai chuchotté mes plaisirs maladifs, quand elle venait dans ma chambre la nuit venue, les gémissements qui s'échappaient alors, mais c'était contre ma volonté. Et si jamais tu devais éprouver du dégoût pour moi, je voulais que ce soit à ce moment-là. Je ne t'ai pas épargné, non, rien, je t'ai décrit toutes les monstruosités qui ont baigné mon existence jusqu'à ce que tu apparaisses et que tu détruises tout, jusqu'à ce que tu entendes l'SOS que je devais laisser échapper sans y prendre garde. J'ai fait mourir mon frère un soir d'hiver au creu de tes reins, quand un soir elle est venue s'installer sur ses cuisses et lui prendre sa première fois. Puisque nous lui appartenions coeurs et âmes, chair et sang, de tous nos corps fragiles et innocents. Je t'ai gravé mon prénom jusqu'aux tréfonds de tes entrailles, que plus jamais tu ne l'oublies, je t'ai expliqué sa signification au détour d'un de tes lobes et de ta nuque, Caho pour cahotique, pour le chaos qui me constitue, parce que rien n'allait jusqu'à ce que tu débarques, Bill. Rien n'allait et sans toi, je n'étais pas moi. C'était horrible, je sais, c'était cruel mais il le fallait, tu devais savoir à quel point j'étais souillée, défigurée par tant de vices, que cet acte ne soit pas qu'un caprice. Et pourtant, tu continuais de chanter et la guitaire imaginaire d'un passé égaré entre deux dreads s'obstinait à t'accompagner. Le pire dans tout ça c'est que plus les mots envahissaient l'air, plus tu venais les chercher, plus notre étreinte se faisait embrasée.

Je sais qu'on avait l'air de deux fous dans cet hôpital, à s'apprêter à se faire l'amour au milieu de ces âmes damnées, sans pudeur et pour la première fois, sans laideur, puisqu'alors ce n'était qu'une piqûre de bonheur, mieux qu'un bon coup de coke dans les narines. Puisque cette fois, c'était toi et moi. J'aurais maudit notre premier jour si j'avais su détourner mes yeux des tiens, si je ne les avais pas vu briller aussi fort alors que nous pleurions encore, pathétiques peut-être, blessés sûrement. Je sais que si quelqu'un avait poussé la porte à ce moment-là, c'est internés que nous aurions fini, mais bon sang ça n'avait pas d'importance et on s'aimait à mort, nos rêves se soignaient à ceux de l'autre. Bien sûr qu'un jour tout serait à nouveau en ruines mais dans cette pièce remplie de ce frère absent, il suffisait de voir la façon dont nos mains s'accrochaient fébrilement les unes aux autres pour savoir que nous étions prêts à surmonter la fin du monde. J'avais peine à y croire, tu sais, Bill, ça paraissait tellement énorme, de revivre après tant de peine, le coeur encore à demi-mort. Un pied dans la tombe, mais c'était l'autre qui fallait regarder, je le savais, celui qui s'envolait et qui nous emportait ailleurs, là où tu serais et où il me suffirait de te tendre la main pour que tu me retiennes.

C'est lorsqu'enfin tu es entré en moi que j'ai compris que quoi que je te dise, jamais tu ne te détournerais, que je serais toujours sacrée pour toi. Que les adieux ne devaient plus jamais passer nos lèvres. Ton chant s'est mué en une musique différente, ponctuée de cris et de plaintes, comme si tout ça n'était qu'une longue et inapaisable blessure toujours à vif. Alors, oui, laisse-moi t'avouer que ça faisait mal tellement c'était bon, tellement chacune de tes venues en moi me faisait perdre la tête. Et même si nous coulions, tu sais, je me serais bien noyée des dizaines et des dizaines de fois dans ces sensations fatales, vitales. Ça paraissait si clair, en cet instant, toute la haine que j'avais pour cette planète, tous ces ressentiments destructeurs qui animaient mon âme. J'étais née invisible, morte de froid au premier cri, tout ce que je voulais c'était vivre comme eux, pouvoir ressentir la joie d'un jour qui commence. Et tout ça j'allais l'avoir, non, je l'avais déjà, tout ça c'était toi. Alors Bill, je te jure que l'infini n'était plus très loin.

- Caho... Chao.... Chaos...
- Bill... ?
- Sauve-moi.
- Viens...

Alors tu es venu. Là où plus rien n'existe, là où il faut partir à deux pour apprendre comment combler sa solitude. Tu es venu et j'ai tout quitté pour m'en aller avec toi, j'ai hurlé comme si des ailes me poussaient sur le dos et tes mains se sont crispées sur moi. Ça avait tout de l'Ultime, tu sais, quelque chose qui aurait fait de nous des victimes si on en avait eu l'âme. Ça fait mal, oui, ça fait mal de t'aimer mais mon dieu jamais plus je ne pourrais le regretter, tu comprends ? Jamais plus je ne pourrais oublier. Il n'y aura rien après toi, Bill. Derrière nous tout est noir, devant s'étend la nuit. Et c'est la seule damnation que je souhaite, l'unique hallucination que je laisse régner sur mes jours.

C'est en reprenant mon souffle que j'ai réalisé qu'il n'était plus allongé. Tout d'un coup, la pièce était dans un sale état, la symétrie inversée, rien n'était plus comme avant. Il était assis, Tom. Il était assis et il nous faisait face, les yeux grand ouverts sur nos deux corps nus, l'un dans l'autre. Un sourire de dément étirait son visage, ses pupillles dillatées avaient pris possession de ses iris, leur donnant une couleur ébène, comme les yeux d'un chat, des yeux qui voient dans le noir, des yeux qui voient à travers nous, à travers les miroirs, des yeux qui transpercent. Ce n'était pas un humain que j'avais devant moi, à cet instant, ce n'était pas un homme qui me contemplait enlacer son frère, et cet air de jouissance sur son visage n'avait rien de normal.

- Alors, Bill. A présent... Me laisseras-tu m'enfuir ?
Sa voix avait tout d'une complainte, tu sais. Et c'est là que j'ai su, mon amour, c'est là que j'ai su que c'était lui qui allait nous sauver.

Aucun autre.

*
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[Abandonnée] Love is Dead
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